L'influence, sport national au Qatar

Publié le par Hugues

Le coup d’envoi vient d’être sifflé…Depuis le 7 janvier et ce jusqu’au 29, le Qatar accueille la coupe d'Asie.Cette compétition de football regroupe les 16 meilleures nations asiatiques du ballon rond.

Le Qatar, qui a bien mal débuté la compétition par une défaite contre l’Ouzbékistan, sait que sa priorité n’est pas le résultat sportif. La réalité est toute autre. Si le pays hôte joue là une phase de qualification pour l’organisation d’évènements sportifs, il va atteindre la finale : la réception de la coupe du monde 2022.

En effet, d’ici là, il va passer plusieurs tours et se donner les moyens de réussir en devenant une scène internationale sportive.

 

Dans le football, les qataris sont partout !!

 

Ils font des pieds et des mains pour ramener des stars en fin de carrière dans leur championnat. A cela s’ajoute aujourd’hui une politique de formation en achetant de jeunes africains qui pourront intégrer l’équipe nationale.

 

En dehors de leurs frontières, ils investissent à tout va. La Qatar Foundation a fait un coup d’éclat en devenant le premier sponsor officiel de la meilleure équipe du monde!! Voyez un peu. Ils ont signé le plus gros contrat de l'histoire.  En effet, ils verseront 33 millions d’euros par an au FC Barcelone sur les 5 prochaines saisons.

 

Le petit Etat du Moyen Orient rachète également des clubs. Ainsi, Malaga, équipe de première division espagnole, dispose aujourd’hui d’une manne financière importante apportée par le cheikh Abdullah Bin Nassar Al-Thani, membre de la famille royale qatarie. Cet argent a permis d’attirer, entre autres, l’international argentin du Bayern Munich Martin Demichelis, l’international brésilien Julio Baptista et l’ancien entraîneur du Real Madrid Manuel Pellegrini. Le potentiel croissant de Malaga lui permettra sans doute d’intégrer le top 7 espagnol.

 

Les qataris envisagent aussi de racheter le PSG (40 millions d’euros) et même Manchester United, l'un des cinq plus grands clubs, pour 1,75 milliards d'euros.

 

Le Qatar a franchi un cap en décembre dernier en obtenant l'organisation de la coupe du monde 2022 grâce à un projet extravagant estimé à 100 milliards de dollars et à des ambassadeurs de renom payés à prix d'or tel que Zinedine Zidane. Pour cet évènement, comme leur slogan le dit « Expect amazing ».

 

Le foot, pas seulement…

 

Mais le ballon rond n’est pas le seul qui subjugue au Qatar. L’émirat investit dans beaucoup de sport à fortes retombées médiatiques pour diversifier son économie. Début janvier, la capitale a accueilli, comme depuis plusieurs années, Roger Federer et Rafael Nadal lors du tournoi de Doha. Une présentation médiatique en grandes pompes avait d’ailleurs été faite à ce sujet. En ouverture de la compétition, les deux meilleurs joueurs mondiaux quelques échanges sur terrain... en pleine mer!!

 

Le Qatar s’impose aussi à toute vitesse dans les sports auto et moto. Doha est inscrit au calendrier moto GP et met tout en œuvre pour que Sebastian Vettel et Fernando Alonso, pilotes de F1, puissent un jour concourir sur le circuit international de Losail. De plus, un sponsor qatari pourrait sauver l’écurie Williams en lui permettant de garder ses 2 pilotes grâce à l’argent investit…

 

En Février prochain, les cyclistes Tom Boonen et Sandy Casar parmi d’autres participeront au Tour du Qatar.

 

L’organisation de ces nombreux évènements reflète bien leur stratégie.

 

Le sport n’est pas qu’une passion, il est un formidable tremplin médiatique. Le Qatar a aujourd’hui acquis de solides ressources financières grâce à ses réserves pharaoniques de pétrole et de gaz…qui finiront par s’épuiser dans un futur relativement proche, estimé à une trentaine d’années. Le Qatar veut donc profiter aujourd’hui de ses pétro-rials pour diversifier ses sources de revenus, afin de ne pas être « pétro-dépendant ». Grâce à son fonds souverain, le QIA (Qatar Investment Authority), la famille royale investit tous azimuts dans les banques et le quartier d’affaires de Londres, le BTP, l’automobile (Volkswagen), ... et donc dans le sport. En clair : dans des placements à forte valeur ajoutée, dans des compagnies ou des marques réputées, de préférence susceptibles de créer un jour des emplois dans l’émirat, voire de conduire à des échanges de savoir-faire ou de transferts de technologie.

 

On voit par là que football, tennis et F1 sont utilisés par ce pays d’1,4 millions d'habitants comme support d’influence. Grâce à ses différentes actions, le Qatar va bientôt pouvoir se revendiquer comme une terre de sports. Il va profiter de cela pour s’exposer aux yeux du monde, obtenir des retombées économiques, disposer d’installations derniers cris, acquérir une place sur l’échiquier géopolitique mondial et développer le tourisme.

Doha inaugurera d’ailleurs fin 2011 son nouvel aéroport qui pourra accueillir 50 millions de voyageurs d’ici 2020!!  

 

Le Qatar, qui a compris que la réputation d’un Etat influe sur celle de son Fonds Souverain, veut donc à travers le sport développer son image de pays sain, dynamique, éthique et ambitieux afin de rejoindre la Norvège, Singapour ou Hong Kong, dont les Fonds Souverains jouissent d’une excellente réputation, de par leur transparence notamment. Mais, en influence comme en football, le résultat n’est acquis qu’au coup de sifflet final…

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